Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/34

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coups comme une chose détachée de ma vie, comme quelque chose qui continuait à vivre hors de ma volonté. Et je ne ressentais plus ni peine ni joie, subtilement évanoui dans l’inconscience.

Je l’appelais à présent du nom que lui donnaient les dames de la maison : elle n’en paraissait pas étonnée. Une nuance d’abandon, la franchise de son geste et de ses regards me témoignèrent qu’elle me savait gré de ne plus rien tenter qui eût pour effet de nous écarter l’un de l’autre.

Son visage, avec les jours, respira une intime et sereine confiance. Je me défendis d’espérer encore un bonheur qui m’avait appartenu autrefois et qui à présent ne se pouvait plus réaliser. Cependant l’idée que j’y aurais eu des