Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/88

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— Oui répondit-elle, l’été est passé, l’ardent et sombre été, et cependant il y a là toujours des feuilles et elles sont encore vertes après tant de temps.

Une émotion délicieuse coula. Elle tenait doucement ses yeux fixés sur les miens. Et je dis encore :

— Chaque feuille est comme une pensée d’espoir dans le grand arbre de vie.

Alors, de dessous le capuce, s’agita le visage supplicié de la femme. Elle écarta le tissu, elle avait gardé la beauté des yeux dans l’impureté du mal, et maintenant elle considérait aussi le châtaignier.

— Ô comme il est vert ! s’écria-t-elle. Je puis le voir encore avant que l’automne ait achevé de le