Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/40

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Bast, plus mort que vif, fit le signe de la croix, machinalement. L’énorme coup de vent passa, mugissant au loin.

Alors ils furent talonnés de la hâte d’enfouir le cadavre.

— Prenons-le par la tête et les pieds, dit Bast.

Ils tirèrent Hein à eux, soufflèrent la lampe, et, s’arrêtant à chaque pas, portèrent le cadavre du côté de la mare au fumier. Elle était profonde. Tandis que Balt écartait les pailles pourries à coups de fourche, l’autre eut une pitié.

— Laissons-lui ses vêtements ; il aura moins froid, fit-il doucement.

Et en même temps il glissait ses mains dans les poches du mort, pour les fouiller.

Le corps s’enfonça, la tête en avant, et la vase du fond, remuée, remonta à la surface avec un bruit