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XXXIV


Au matin je fus réveillé par un grand roulement dans la rue.

On entendait le claquement des fouets, le grondement des roues sur le pavé, des cliquetis de sabres, des clameurs rudes de voix et le petit trot des chevaux. C’étaient les approvisionnements qui arrivaient. Trente fourgons, les uns attelés de deux et les autres de quatre chevaux, se suivaient à la file. Il y en avait qui étaient remplis de fourrages, et les autres contenaient, pour la plupart, de grandes caisses en bois bien fermées.

J’ai su depuis que ces caisses, expédiées régulièrement d’Allemagne par chemin de fer,