jetait du thym ou un oignon découpé en morceaux et disait :
— Jean, ce sera bientôt prêt.
Jean riait, pensant en lui-même :
— Je mangerai dans une demi-heure, quand la viande sera bien rôtie, qu’il y aura une belle croûte dorée et que le jus sera brun. C’est une bonne chose que les petits plats de madame Lamy.
Puis, madame Lamy approchait de lui la table, posait dessus une nappe en ayant soin de l’aplatir avec la main, et servait la viande ou le bouillon dans des assiettes bien blanches ; car un soir M. Lamy avait apporté un grand panier et dans ce panier se trouvaient des plats, des casseroles, des assiettes et tout ce qui généralement manquait à M. Muller pour faire la cuisine.
Voilà ce que faisait madame Lamy, et Jean mangeait de bel appétit, rongeait les os, trempait son pain dans la sauce et découpait sa viande en petits morceaux pour manger plus longtemps, disant à tout bout de champ :
— Comme c’est bon, madame Lamy. Jamais je n’ai rien mangé d’aussi bon.
Et madame Lamy répondait :
— Tant mieux, Jean. C’est toujours un plaisir d’entendre dire que ce qu’on fait est bien fait.
Cette excellente madame Lamy rangeait ensuite dans l’armoire les assiettes et les casseroles, après les avoir passées à l’eau, mettait chaque chose en place, regardait au feu et s’en allait, disant :
— À présent que tout est bien, Jean, je vais aller soigner mon homme.
— Oui, disait Jean, et merci pour toutes vos bontés, madame Lamy.
Jean restait seul alors jusqu’au retour de M. Muller. Il pouvait marcher dans la chambre, à présent, quérir