Page:Lemonnier - Noëls flamands, 1887.djvu/200

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— Vive sainte Catherine ! criaient les garçons du moulin dans la cuisine en choquant les verres, car un nouveau venu entrait en ce moment.

C’était un meunier des environs qui avait été chercher sa petite fille à la pension et qui l’emmenait à son moulin, en croupe sur son vieux bidet. Il avait attaché le bidet à l’anneau de fer qui est scellé dans le mur près de la porte et il venait fêter les Taubert en passant.

— Bonjour, la meunière, cria-t-il en entrant. Bonne fête de sainte Catherine ! Voici la petite qui revient de l’école et qui va se chauffer un brin les petots à votre feu.

Monique prit la fillette sur ses genoux et lui réchauffa les mains avec son haleine ; puis l’enfant mangea une grande galette et cria de toutes ses forces, les yeux dilatés :

— Vive sainte Catherine !

— Camarade, un coup avant de remonter à cheval, dit Taubert à l’homme en lui versant un petit verre de Hasselt.

— Ça n’est pas de refus ! À la compagnie !

Et, debout, ses grandes bottes passées par-dessus ses culottes et son bâton à lanière à la main, le compère vida son verre, d’un coup, la nuque renversée.

— Je suis bien contente, babillait la petite fille, mise en verve par le feu. Nous avons eu une belle fête à l’école. Oui, le matin, nous avons toutes été à la messe. Après, nous avons fait une longue promenade. Et après, nous sommes revenues manger de la tarte et boire du vin avec de l’eau. Et après, nous avons dansé, oui, et les maîtresses nous regardaient danser en disant : C’est bien. Et alors il est venu des musiciens. Oui, et il y en avait deux. Et alors le plus grand a joué de la cla-