— Ma chère Lisbeth, un peu de bonbon, disait-elle. Ne prendrez-vous pas un peu de bonbon ? Voyons, pour me faire plaisir.
Et l’instant d’après :
— Vraiment, ma chère, vous êtes insupportable avec vos airs. Il n’y a pas moyen de vous tenir compagnie.
Au moment de partir, madame Dubois dit à ma tante, très bas :
— À demain.
Celle-ci lui serra les mains de toutes ses forces et répondit :
— Oui, à demain, six heures.
Ce jour-là, je ne devais pas aller chez ma digne parente, mais mon désir de connaître madame Clotilde était si vif que je lui demandai, sur le point de la quitter à mon tour :
— Est-ce que je ne pourrai pas voir madame Clotilde une petite fois, moi aussi ?
— Et pourquoi veux-tu voir madame Clotilde, mauvais sujet ?
— Mais, tante, pour la voir, lui répliquai-je, un peu confus.
Il fut convenu que j’arriverais vers cinq heures et que je ne demeurerais qu’un instant.
Quand, très rouge d’avoir couru, je pénétrai enfin le lendemain dans le petit appartement soigneusement épousseté et tout éclairé par la douce lueur tranquille de la lampe, une petite personne de trente à trente-cinq ans, qui tenait à la main un album de photographies, leva les yeux et regarda avec une fixité extraordinaire la porte que je venais d’ouvrir discrètement : on eût dit qu’elle voulait percer les murailles pour voir si quelqu’un n’arrivait pas derrière moi.