Page:Lemonnier - Un mâle, Kistemaeckers, 6e éd.djvu/185

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— J’vas vous dire. Les Machard sont à leur aise. Même Josèphe, leur fille, elle joue du piano. Et comme ça, mon second, Donat, a fait sa connaissance. Une belle personne. Dans votre genre, mam’zelle Germaine. Et p’t-être qu’y aurait du nouveau d’ici à Noël.

Mais il y avait trois garçons. Les deux autres n’avaient pas encore trouvé de personne à leur goût. Et il termina par une galanterie ;

— Y’ n’vous connaissaient sûrement pas, mam’zelle Germaine.

Il leur offrit de leur montrer les vaches. Celle qu’il avait achetée à leur père était arrivée saine et sauve. Si c’était à refaire cependant, il ne l’achèterait plus. Enfin, ce qui est fait est fait. Et tout en disant ces choses, il les conduisait à l’étable et de là à l’écurie. Debout sur le seuil, il tapa sur l’épaule de Mathieu :

— Que dis-tu de mes chevaux, garçon ?

Il y en avait cinq, de belle encolure, bruns, à reflets de satin. Mathieu allait de l’un à l’autre, les chatouillant au ventre et leur tapant sur la fesse. Et Hayot le suivait de son rire et de ses : « Ah ! ah ! garçon ! N’y en a pas de pareils. »

Comme ils allaient sortir, des talons heurtèrent le pavé de la cour, et Germaine vit venir à elle les trois garçons du fermier.

— Arrivez donc ! cria Hayot. C’est la demoiselle à Hulotte !

Et il les présenta.

— Celui-ci, c’est mon aîné, Hubert.

Elle eut un petit mouvement. Cachaprès aussi s’appelait Hubert. Et elle le regardait avec curiosité, trouvant de la singularité à ce rapprochement.

— Celui-là, c’est mon second, Donat. Et ce p’tit-là, c’est mon Fritz !