Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’air étouffés dans les froids corridors, le gibier cuit à point, le café noir saisi dans son arôme, les pantoufles des petites habitudes chaudement fourrées de cygne, tous ces riens enchantés constituant la seconde moitié de la vie, à qui les devons-nous ? Nous serions de grands ingrats de ne pas le reconnaître.


Les plus hautes cimes sont éclairées les premières par le soleil qui se lève et retiennent les dernières lueurs du soleil qui s’en va : images des peuples providentiels, à l’aube et au déclin de leurs destinées.


Les gens acclimatés dans la douleur sont dépaysés dans les joies. Que, par une rare fortune, une seule fois dans leur vie, ils aient le malheur d’être heureux, ils cèdent à la secousse ; ils passent brusquement comme d’un rêve dans la mort, sans transition, avant d’avoir bien compris la prospérité qui les tue.


Quelques chirurgiens, qui m’ont tout l’air de mauvais plaisants, s’étonnent de ne pas