Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/114

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trouver l’âme au bout de leur scalpel, en fouillant le cadavre : c’est la chercher quand elle est partie.


Les artistes, constamment préoccupés de l’expression du beau, vivent dans un monde à part, dans une haute région, leur vrai domaine, où, sans mot dire, d’un geste, d’un regard, les initiés se comprennent, comme dans une franc-maçonnerie tacite des intelligences.


Bien écouter, bien marcher, deux qualités rares… chez les artistes dramatiques.


On sort toujours plus grand d’une promenade au Louvre. Quand on a pu saluer dans leurs œuvres Léonard de Vinci, Rembrandt, Titien ou Raphaël, on a vécu quelques instants dans la famille des grands esprits. Au déclin du jour, on les quitte à regret, et, du fond des galeries, les divins maîtres vous accompagnent longuement de leurs regards placides et de leur indéfinissable sourire ; et souvent la nuit heureuse est toute peuplée de beaux rêves, grâce à