Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/171

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ne nous a pas fait encore les honneurs de ses caves, et que nous n’avons pas visité les chais dont il se fait gloire à bon droit. Ce sera un prétexte plausible, et nous en profiterons pour rendre visite aux dames.

Le troisième jour (Georges n’eut pas la patience d’attendre le quatrième), Paulet et Guérineau revenaient à Saint-Christophe dans l’après-midi ; mais, cette fois, ils avaient compté sans leurs hôtes, absents depuis le matin, pour faire une excursion aux ruines de Taillebourg, Desmarennes et sa femme en panier, Thérèse (ou Mésange) sur sa belle petite jument favorite, fine coquette à robe alezan doré, qu’elle nommait Topaze. Les deux autres bêtes de selle préférées était un vif arabe noir et lustré connu sous le nom de Mistral, et la Grise, une bonne et grosse normande qui ne fléchissait pas sous le poids de son maître, quand Desmarennes accompagnait sa fille.

— A quelle heure doit rentrer la famille ? demanda l’avocat.

— Peut-être pas avant la nuit.

— Et le maître de chais, pouvons-nous lui parler ?

— Justement, le voilà sur le seuil de sa porte basse.

— Allons faire notre visite aux chais, dit Guérineau.