Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/181

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deux ! Comme ils sont bien faits l’un pour l’autre ! »

— Décidément, songeait Thérèse en interrogeant ses plus intimes pensées, si ce garçon-là veut de moi pour sa femme, je crois bien que je ne tarderai pas à m’appeler madame Georges Paulet. Ce nom-là me sonne bien à l’oreille.

En résumé, Georges était bon valseur, avait fort belle tenue à cheval. Bien que jeune encore (quel âge ? vingt-sept ou vingt-huit ans peut-être), il parlait sérieusement, en homme d’expérience mûri par de nombreux voyages, ayant souvent changé de ciel… Comme réserve et savoir-vivre, elle ne connaissait personne à lui comparer… Assurément, il se serait jeté à l’eau ou au feu pour elle, afin de ravoir son bracelet ou son éventail… L’occasion ne s’en était pas encore présentée, mais elle n’en doutait pas… Parfaite concordance dans les âges… rare harmonie dans les caractères… Il n’en fallait pas davantage… d’ailleurs il l’adorait tout simplement… et pour un convalescent pris encore par intermittences des fièvres malignes de la Vera-Cruz ou du Sénégal, quel meilleur remède que la sainte fièvre d’amour ?

Ainsi pensait-elle, en relevant sa voilette et attachant sur lui un de ces francs regards qui sont toute une révélation des cœurs.

En homme bien appris cependant, Georges