Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/210

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n’osait s’arrêter sur une telle pensée et frémissait de se répondre à elle-même.

Enfin le docteur Laborde arriva. Il commença par faire sortir tout le monde, même Thérèse qui dut s’y résigner, et ouvrit toute grande l’unique fenêtre pour faire affluer l’air vif du dehors.

Puis il mit un petit flacon sous les narines du malade, qui aspira longuement et rouvrit enfin les yeux.

Il voulut parler, mais sans pouvoir articuler aucun son ; la voix expira dans sa gorge.

Le docteur l’ausculta, épongea ses plaies, les recouvrit de bandelettes, mit un doigt sur ses lèvres pour lui imposer un silence absolu et ordonna une potion calmante pour la nuit.

A Thérèse anxieuse qui attendait sa réponse :

— La convalescence sera longue peut-être dit-il, mais je réponds du malade. Aucun organe essentiel n’est sérieusement intéressé… Pas de lésion interne… Nous le sauverons. Mais que personne ne le fasse parler. Pas un mot. Demain, de très bonne heure, je serai là, et dans trois ou quatre jours nous pourrons le transporter dans un bon lit.

Sur ces entrefaites, Me Guérineau, en quête de toutes les nouvelles, était survenu. Il avait pris des informations. Cet intéressant jeune