Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/211

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homme, objet de l’attention publique, si rapidement éveillée, avait loué pour toute la saison le chalet des Grèves, à Saint-Palais-sur-Mer.

Il demeurait à Bordeaux, quai des Chartrons… Orphelin de père et de mère, il n’avait pas encore vingt et un ans, et ses tuteur et subrogé-tuteur veillaient à son immense fortune, en attendant sa majorité.

— Et son nom ? dit vivement Thérèse.

— Henri Paulet, votre jeune beau-frère.

La ressemblance qui l’avait frappée s’expliquait naturellement.

— Et comment se fait-il que je ne l’aie jamais vu ni connu jusqu’à présent ? reprit-elle comme se parlant à elle-même.

— Par une raison bien simple, reprit l’avocat… Il voyageait dans l’Amérique du Sud à l’époque de votre mariage… et, depuis, les circonstances dans lesquelles vous auriez pu le connaître ne se sont pas présentées… Depuis votre deuil vous avez toujours vécu dans l’isolement, en recluse, absolument retirée du monde… et vos deux familles sont restées comme étrangères l’une à l’autre…

— C’est singulier, reprit-elle… et lui sans doute ne sait pas sans doute qui je suis… et ne connaît pas le moins du monde la femme qu’il a sauvée.

— Nous le saurons bien dans quelques jours,