Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/216

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II

C’était par une chaude journée de juillet, exceptionnellement calme.

Par la haute fenêtre, ouverte sur un ciel d’un bleu profond, les effluves résineux des pins se mariaient au parfum de girofle des œillets sauvages.

Et tandis que la mer invisible continuait sur les plages le bruit cadencé de sa basse continue, les notes égrenées d’un piano lointain laissaient monter par intervalles un vague souvenir de berceuse à l’oreille du convalescent.

— Puisque le docteur vous permet aujourd’hui de causer un peu, dit Thérèse, permettrez-vous à une curieuse, indiscrète peut-être, de vous demander quelque chose ?

Il inclina la tête en signe d’assentiment.

— Quand vous vous êtes jeté si bravement à la tête de mon cheval, me connaissiez-vous déjà ?

— J’ignorais qui vous étiez et je ne sais pas encore votre nom… Puis-je enfin le savoir ?