Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/238

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établis, mais pour complaire à Guillaume Desmarennes, dont la santé s’était peu à peu raffermie, tous les ans, dès la belle saison, vers la Saint-Jean d’été, à la récolte des foins, ils venaient passer un mois à Saint-Christophe.

Le beau-père aimait à revoir le cher pays de sa jeunesse et de son âge mûr, où, grâce à l’opulence de son gendre, tout avait repris un air de bien-être et de prospérité.

Le docteur Laborde continuait à soigner sa clientèle, dans sa bonne petite ville et aux environs.

Quant à Me Guérineau, qui n’aimait pas à vivre en désœuvré, il avait rapidement augmenté sa réputation d’avocat et sa fortune, tout en restant garçon.

Un soir il avait travaillé plus tard que d’habitude, en compulsant ses divers Codes, tout en ruminant, dans son for intérieur, le pour et le contre d’une affaire litigieuse, embrouillée comme un écheveau de laine où une chatte aurait passé.

Désireux de n’omettre aucun document de nature à l’éclairer sur le quid juris d’une question aussi grave, il avait pris sa grande échelle pour atteindre une Revue encyclopédique des eaux et forêts, juchée tout en haut de sa bibliothèque.

Il avait mis la main sur le dernier volume,