Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/240

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Comme on frappait de nouveau :

— Catherine, cria-t-il à sa vieille servante… si tu n’es pas couchée, va donc voir qui ce peut être.

Catherine passa vite sa jupe, descendit en hâte et remonta presque aussitôt :

— Il n’a pas dit son nom, mais il me suit dans l’escalier.— C’est un vieil ami à vous, revenu d’un long voyage, et qui veut absolument vous revoir.

Me Guérineau ralluma sa bougie, se frotta les yeux, mais avant d’avoir pu reconnaître à qui il avait affaire, il fut enveloppé par deux bras convulsifs et étreint comme un frère par quelqu’un qui pleurait à chaudes larmes et n’avait pas la force de parler…

— Georges, dit-il enfin… Tu ne me reconnais pas ?

— Justement, je pensais à toi, ce soir même, répondit-il, mais je suis encore si mal éveillé, mon ami, et si brusquement surpris, que je doute encore si je dors ou si je rêve.

Et, mêlant le geste aux paroles, Me Guérineau se rhabilla vite, se jeta de l’eau froide au visage et vint se rasseoir avec Georges, près de la grande cheminée, en lui prenant les deux mains, tout en songeant aux vieilles légendes où l’on voit des morts qui reviennent.

La première question de l’avocat fut :