Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/90

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rouleau d’images, ou chante-leur des chansons.


On associe un peu trop aisément la misère et le génie : la misère est une rude couveuse ; pour un œuf enchanté qu’elle a fait éclore, combien en a-t-elle écrasés !


La conscience : petite lanterne sourde que la solitude allume dans la nuit.


Le vin, l’argent, la gloire : sources de trois ivresses difficiles à bien porter. Bon an, mal an, vous avez rencontré cinq ou six buveurs de belle compagnie ayant le bourgogne ou le bordeaux galant homme ; dans l’espace d’un demi-siècle, peut-être deux ou trois riches que leur fortune ne grisait pas, à l’aise dans leurs millions comme une grande dame dans sa toilette : pour la troisième ivresse, si, dans le cours de votre existence, vous avez connu un seul demi-dieu pouvant aspirer les arômes du cigare magique sans être étourdi par ses bouffées