Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/91

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capiteuses, montrez-le-moi, je vous prie ; — que je mette un genou en terre.


Si vous faites la part de l’organisation d’un homme, de son éducation, du milieu social où l’ont jeté sa naissance ou le hasard, et si vous daignez réfléchir à la somme d’énergie nécessaire au lutteur engagé dans cette passe terrible de la vie, vous serez parfois effrayé de la grandeur morale de certains personnages que l’histoire oubliera, et vous trouverez dans l’intimité de votre cœur une indulgence sans bornes pour les faiblesses de tant d’autres.


Connaissez-vous le pic, l’oiseau grimpeur habillé de vert, qui creuse son nid à coups de bec dans les arbres de haute futaie, les chênes ou les hêtres de nos forêts d’Europe ; l’oiseau farouche, inquiet, bizarre, qui rit dans la pluie et qui pleure quand le ciel est bleu ? Quoi qu’en dise la belle phrase brodée de M. de Buffon, ses œufs ne sont pas verdâtres comme sa robe de noces, mais blancs de neige, à coquille lustrée comme la porcelaine fine, afin d’être visible à l’œil de la couveuse, dans la