Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/196

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Dans le dernier combat d’une guerre lointaine,
Tu mourras…mais frappé d’une balle en plein cœur.
Collant ta lèvre sainte à ton drapeau vainqueur,
Tu descendras en mer avec ton capitaine.


LE MARIN.

Amen. C’est bien mourir.

L’ÉTOILE.

                                               Ton fils aura grandi
Quand ta veuve là-bas apprendra la nouvelle,
Tard, bien tard, dans quinze ans…

LE MARIN.

                                                           Comment la saura-t-elle ?

L’ÉTOILE.

Au coucher du soleil, le soir d’un vendredi,

Voyant le flot descendre, après un grand orage,
La pauvre femme aura comme un pressentiment…