Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/212

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Des tronçons de vieux mâts, restes d’anciens naufrages,
De longs clous de vaisseau tout rongés par les âges,
Des crânes de marins morts depuis cinq cents ans.

Il est de pauvres cœurs, dans le désert du monde,
Condamnés à vieillir sans jamais être aimés.
Le monde n’y voit rien : ces cœurs-là sont fermés.
Dieu seul peut les connaître ; et quand son œil les sonde.
Il n’aperçoit au fond que stériles débris :
Et les rêves déçus… et les espoirs flétris.