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DORMEUSE


À Gustave Godard.


 
Le soleil du matin tombe en bruine d’or
A travers les rideaux de blanche mousseline :
C’est comme un fin brouillard de lumière en sourdine
Éclairant l’oreiller d’une blonde qui dort.

Les cheveux, déroulés comme un torrent de soie
Riche de tous ses flots trop longtemps contenus,
Débordent sur l’épaule et baisent les seins nus
De la femme qui rêve… et sourit dans sa joie.