Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/80

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LE RUISSEAU.

Est-ce en pays d’amont, sous les bouleaux tremblants
Qui se plaisent à voir au flot pur de ma source
Leur fine chevelure et de longs fuseaux blancs ?

MARGUERITE.

Ne cherche pas si loin.


LE RUISSEAU.

                                   Tu veux parler sans doute
Du large étang, voilé de joncs et de roseaux,
Où, voyageur aveugle enchevêtrant ma route,
J’eus peine à démêler le fil clair de mes eaux ?


MARGUERITE.

Je parle d’une lieue avant la Roselière.


LE RUISSEAU.

Serait-ce la vallée où je tourne un moulin,
Où s’éveille, à l’aurore, une blonde meunière
Dont les regards sont bleus comme une fleur de lin ?