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SAINT-JUST

qui reculent devant le tombeau, » disait-il. Cet axiome lui permettait une certaine absence de ménagements. Il est impossible de qualifier tout qu’il a pu dire, et même ses réticences ne laissent pas sans étonnement.

Marat avait quelques idées heureuses sur le gouvernement représentatif que je regrette qu’il ait emportées ; il n’y avait que lui qui pût les dire ; il n’y aura que la nécessité qui permettra qu’on les entende de la bouche de tout autre[1].

« On ne fait pas les révolutions à moitié », il l’a redit dans toutes ses phrases, avec plus de sagesse peut-être que de témérité. « Osez ! ce mot renferme toute la politique de notre révolution. » — Quand on se reporte aux circonstances on comprend mieux les services rendus, le rôle effarant de ce « professeur d’énergie ». L’énergie ? elle rayonne comme une joie de cette œuvre brutale et sombre. La splendide machine à vouloir que fut Saint-Just put accomplir ses dégâts, mais la valeur de son entraînement ne se discute pas. Je le recommande encore aux jeunes disciples de la Volonté qui ont suivi Sturel au tombeau de l’Empereur.

  1. 8 ventôse.