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NÉCROLOGIE

cœur étaient habitués, les feuilles mortes de l’automne précoce ! M. Lenoir était doué d’une bénignité de mœurs et de caractère qui inspirait une amitié inaltérable à ceux qui se liaient avec lui et qui eût désarmé la plus rude malveillance. Ses poésies respirent la tendresse et la douce rêverie. Elles peignent parfaitement l’auteur. Humble jusqu’à l’insouciance de lui-même, il n’a jamais voulu se rendre au désir de ses amis, qui le suppliaient de recueillir ses poésies, dont la collection sera l’œuvre de quelqu’admirateur. La santé de M. Lenoir n’avait jamais inspiré d’inquiétude à ses amis jusque vers le milieu de mars dernier, où il fut pris soudainement d’une inflammation de poumons, qui faillit l’emporter dans les vingt-quatre heures. La crise une fois passée, on eut l’espoir de le voir rendu à la littérature et à l’amitié ; mais il fut bientôt constaté que cette inflammation était dégénérée en une brûlante consomption. Toutefois, chacun lui comptait encore plusieurs mois de vie, lorsque la désolante nouvelle de sa mort s’est répandue jeudi matin. M. Lenoir s’était marié avant d’être admis au barreau, et il laisse une jeune épouse et six enfants.

Ses funérailles ont eu lieu ce matin, à 7 heures et trois quarts, rue Hermine près de la rue Craig, entre Bleury et McGill.

Le Bureau de l’Éducation de cette ville s’est fermé toute la journée en conséquence des funérailles de M. Lenoir.