Page:Lenormand - Lettres à Sophie, 1813.djvu/13

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pensiez ainsi ; car je vais faire imprimer mes petits opuscules en vers et en prose ; mais tenez par déférence pour vos avis, Je ne publierai d’abord que mes Lettres à Sophie : c’est une bluette de littérature que l'on jugera sans conséquence. J’y joindrai seulement quelques fragmens de mes Mélanges littéraires , entre autres, la traduction d’une petite anecdote anglaise, et d’une lettre du lord Chesterfield à son fis, sur l’art de plaire dans le monde, art précieux et difficile. Ah ! de grâce , épargnez le dieu des vers : Apollon sut charmer les plus aimables déesses, pourquoi déplairait-il à la grave Thémis ? Mais je veux nous prouver que le goût de la poésie peut s’allier avec l’étude des lois, et je vous promets de publier quelque jour un ouvrage de jurisprudence auquel je consacre mes veilles et mes méditations. A ces conditions y le vénérable disciple de Cujas se réconcilia un peu avec moi.

Pour vous, mon ami, dont le goût m’a fait corriger cette bluette littéraire, si vous rencontrez quelques censeurs qui la jugent trop sévèrement, soyez mon avocat. Vous pourrez leur dire que l’auteur a soumis ces Lettres à la critique de plusieurs dames aussi spirituelles que jolies, et qu’elles ont été lues chez M. le comte de ***, habile diplomate et littérateur agréable.


Votre ami,
F. L.