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SÉCHAGE

Pour opérer, il faut choisir un local bien aéré, pourvu de tuyaux chauffés à la vapeur, de préférence aux tuyaux de poêles, qui ont le grave inconvénient de causer des incendies, ou chauffé à l’air chaud par des bouches de calorifère.

On fait encore usage de fours ou chambres à air chaud ou froid, que l’on introduit alternativement au moyen de ventilateurs, ce qui permet de passer au laminoir ou à la calendre, au bout de quelques heures, les feuilles ainsi séchées. Cette opération exige une grande prudence, afin de ne pas faire durcir les papiers jusquà les rendre cassants.

À une certaine distance du plafond, on dispose parallelement des cordes ou des tringles en bois blanc, destinées à recevoir les feuilles de papier.

Les cordes ont le grave défaut de tordre les feuilles de papier en les déformant plus ou moins.

Si l’on se sert de tringles en bois, il faut donner la préférence au peuplier, qui a l’avantage de ne pas tacher le papier. On dispose sur champ ces tringles, qui ont de 5 à 6 centimètres de hauteur sur 1 à 2 centimètres d’épaisseur et dont le dessus doit être arrondi, afin de ne pas laisser de pli sur la feuille de papier. Elles doivent être rigides, et ne pas avoir une portée trop grande ; on peut donc, suivant les exigences du local, les soutenir par une autre tringle transversale de 4 à 5 centimètres carrés.

Avant d’étendre les feuilles, on commence par les placer sur une table dans un certain ordre. Pour cela, après avoir pris l’une d’elles, on la pose à plat sur cette table, de façon que la signature touche cette dernière, sur la gauche de l’ouvrier, puis, sur cette feuille et de la même manière, on met, les unes sur les autres, pour en former une pile, toutes les feuilles