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VERNISSAGE.

rotation, qu’on opère facilement avec le bâton, sans bouger le matras.

Quand la solution paraît assez étendue, on ajoute 92 grammes de térébenthine, qu’on tient séparément dans une fiole ou dans un pot, et qu’on fait liquéfier en la plongeant un moment dans le bain-marie.

On laisse encore le matras pendant une demi-heure dans l’eau ; on le retire enfin, et l’on continue d’agiter le vernis jusqu’à ce qu’il soit un peu refroidi. Le lendemain on le retire et on le filtre au coton ; par ce moyen, il acquiert la plus grande limpidité.

L’addition du verre peut paraître extraordinaire. Cependant l’expérience prouve que l’on doit insister sur son usage. Il divise les parties dans le mélange, qu’on doit faire à sec, et il conserve cette propriété lorsqu’il est sur le feu ; il obvie aussi, avec succès, à deux inconvénients qui font le tourment des compositeurs de vernis : d’abord en divisant les matières, il facilite et augmente l’action de la chaleur ; en second lieu, il trouve dans sa pesanteur, qui surpasse celle des résines, un moyen sûr d’empêcher l’adhérence de ces mêmes résines dans le fond du matras, ce qui colore le vernis.

La recette suivante est de Tingry ; Mairet l’a reproduite avec quelques erreurs que nous ferons remarquer, afin qu’on les évite.

Dans trois litres d’esprit-de-vin de la force déjà indiquée, on fait dissoudre 250 grammes de sandaraque en poudre, 62 grammes de mastic en larmes également en poudre, 250 grammes de gomme laque en tablettes, et 62 grammes de térébenthine de Venise.

On doit opérer comme Tingry l’indique ; si l’on se contentait de concasser les résines, comme Mairet le conseille, elles ne se dissoudraient que difficilement.