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RACINAGE ET MARBRURE.

large, 4 centim. d’épaisseur, et de 2 mètres à 2 mètres 30 cent. de long. Elles sont creusées en gouttière profonde, dans toute leur longueur. On les fixe l’une à côté de l’autre sur deux blocs de bois, qui les retiennent inclinées du même côté, et dont l’un est plus haut que l’autre de 8 à 11 centimètres. Ces deux tringles sont placées à une distance assez grande pour que toutes les feuilles du volume puissent se loger entre elles. Les deux cartons de la couverture sont étendus sur les tringles.

Une troisième tringle est nécessaire pour couvrir le dos du volume lorsqu’on ne veut pas le raciner ou le marbrer. Cette tringle a 6 centimètres de large, plus ou moins, selon l’épaisseur du volume ; elle est creusée en rond, selon la forme du dos, et sa partie supérieure est creusée en gouttière.

Les pattes de lièvre s’emploient quelquefois en guise de pinceaux. On en coupe carrément, avec des ciseaux, le bout du poil à l’extrémité.

§ 4. — racinage.

raciner, c’est, on l’a vu, imiter avec plus ou moins de fidélité, des racines d’arbres, parfois aussi des arbres entiers, des arbres dépouillés de leurs feuilles. On prétend que ce procédé a été inventé en Allemagne, qu’il a passé en Angleterre, puis est venu en France. Pour le pratiquer, on place les volumes sur les tringles ci-dessus, la tête en haut, tous les feuillets entre les deux tringles, et les deux cartons posés à plat sur les mêmes tringles. On en met huit à dix à la suite l’un de l’autre, autant que les tringles peuvent en contenir. Ainsi que nous venons de le dire, quand on ne veut pas raciner le dos, on le garantit en le couvrant avec la tringle concave. Nous allons