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RACINAGE ET MARBRURE.


expliquer les moyens qu’on peut employer pour obtenir plusieurs sortes de racinages.

1. Bois de noyer.

Selon la direction que l’on veut donner aux racines, on cambre les cartons, soit pour les creuser, soit pour les arrondir. Si l’on voulait par exemple, que les racines partissent du milieu de la couverture, on creuserait les cartons ; on les bomberait au contraire si l’on voulait que les veines se réunissent sur les bords.

Cela fait, et les livres placés sur les tringles, comme nous l’avons dit, avec un des gros pinceaux dont nous avons parlé, on jaspe de l’eau bien également, et à grosses gouttes sur toute la surface de la couverture, et aussitôt qu’on voit les gouttes se réunir, on jaspe du noir en gouttes très-fines avec le pinceau du noir, et partout bien également ; on doit avoir soin de n’en pas trop jeter.

Après avoir jaspé en noir, et selon que la racine est plus ou moins foncée, on donne une teinte rougeâtre en jaspant plus ou moins avec de l’eau de potasse.

On laisse foncer les veines suffisamment, après quoi on essuie à l’éponge et on laisse sécher. Ensuite, on frotte toute la couverture et le dos, à sec, avec un morceau de drap fin, ce que les ouvriers appellent serger ou draper. On ne doit jamais se servir de serge pour cette opération. Cette étoffe serait trop rude ; non seulement elle enlèverait la couleur, elle attaquerait même l’épiderme de la peau. Il ne faut employer qu’un drap fin ou une flanelle ; ils unissent bien la surface et en commencent le polissage.

Quand le racinage est achevé, on noircit les champs