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RACINAGE ET MARBRURE.

sécher et l’on essuie avec une éponge humide. Ensuite avec le rouge écarlate (no 4, page 232), on fait sur différents endroits des plats et du dos, comme on l’a fait pour le bois de citronnier. On laisse sécher, après quoi on donne deux ou trois couches, avec la patte de lièvre, de la couleur orange (no 5, page 232) ; on laisse sécher et l’on frotte avec le drap.

§ 5. — marbrure.

Appliquée à la couverture des livres, la marbrure est une simple variété de racinage. Elle donne le moyen d’imiter assez bien la plupart des marbres proprement dits et des autres matières minérales auxquelles on donne vulgairement le même nom. Nous allons indiquer quelques-uns des procédés qu’on emploie.

1. Marbre imitant la pierre du Levant.

On jaspe à gouttes larges, sur toute la surface de la couverture, du noir affaibli par environ neuf fois son volume d’eau. Lorsqu’on voit les gouttes se réunir, on jette sur le dos de la potasse avec les barbes de deux plumes réunies, et par intervalles de 3 à 4 centimètres, et tout près des mors, afin qu’elle coule sur les plats et qu’elle se réunisse au noir.

Pendant que la potasse coule, on jette de la même manière, et près de la potasse, de la composition d’écarlate ; elles coulent ensemble en se réunissant sur leurs bords, et forment chacune des veines séparées qui se fondent entre elles. Cela imite parfaitement les veines qu’on aperçoit sur la pierre du Levant. On laisse sécher le marbre, on le lave à l’éponge, on laisse bien sécher de nouveau, et l’on frotte avec le drap.