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RACINAGE ET MARBRURE.

grande quantité, selon la nuance qu’on veut avoir. On jaspe à très-petites gouttes, et on laisse sécher ; on recommence à jasper de même jusqu’à trois fois ; on laisse bien sécher, et l’on frotte avec le drap. Pour avoir un porphyre plus élégant, on jaspe du noir, on laisse sécher ; ensuite on jaspe du vert dont nous venons de parler, et, après que le tout est sec, on jaspe du rouge fin nommé écaille (no 4, page 328) ; mais comme ce rouge ne pourrait pas mordre assez si l’on ne prenait que le clair, on y mêle un peu de son marc, et l’on y ajoute un peu de composition d’écarlate, qui sert de mordant. L’on jaspe avec cette liqueur, on laisse sécher et l’on drape.

14. Marbrures arborescentes.

Ce genre de marbrure, fait pour la première fois en Allemagne, puis très-usité en Angleterre, est exécuté comme il suit. On courbe les plats de la couverture en forme de gouttière, puis on applique les couleurs liquides sur les bords du côté du dos et du côté de la gouttière, de sorte qu’en coulant vers le milieu, où elles se réunissent, elles forment des ramifications semblables à des branches d’arbres.

Observation générale.

Les exemples que nous venons de donner sont plus que suffisants pour diriger celui qui se livre à la reliure ; il ne faut que du goût et l’amour de son état. À l’aide des couleurs que nous avons décrites, et des procédés que nous avons Indiqués, il est facile de varier à l’infini les marbres sur les couvertures des volumes. En voici un exemple pris au hasard sur le marbre imitant la pierre du Levant.

Il est facile de comprendre qu’avec un peu de goût, l’ouvrier peut varier cette sorte de marbre de mille ma-