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DORURE ET GAUFRURE.

On commence par préparer une colle composée de pieds de mouton, qu’on fait bouillir pendant huit heures dans de l’eau de rivière (1 demi-kilogramme de pieds pour 4 litres d’eau), et auxquels on ajoute peu à peu 9 décagrammes d’alun en poudre, en ayant soin de bien remuer le mélange.

Pour les couleurs tendres ou faciles à se détériorer, on remplace les pieds de mouton par de la colle de peau et de la gomme arabique.

Ces préparations sont passées au tamis fin et tenues constamment à un degré de chaleur convenable ; on les applique sur les étoffes avec une éponge, une brosse ou un pinceau. Lorsque l’apprêt est sec, on le lisse par les mêmes procédés que ceux qu’on emploie pour lisser le papier, ce qui lui donne le lustre nécessaire. Au moment de grener ou gaufrer les toiles, on les humecte au moyen d’une dissolution de gomme.

Le gaufrage s’opère, soit à l’aide d’une plaque de cuivre grenée ou gravée, qu’on applique sur le tissu et qu’on soumet ensuite à une forte pression, soit avec un rouleau ciselé, guilloché ou grené, selon le genre de dessin qu’on veut produire.

Les étoffes ainsi préparées se collent avec de la colle de Flandre, de la gomme ou de l’empois fort sur carton, bois, etc., pour recouvrir tous objets de reliure, de cartonnage et autres, en remplacement du papier et de la peau.


Nous terminons par ce chapitre les principales opérations de la reliure qui sont exécutées à la main ; nous allons nous occuper maintenant du travail fait au moyen des machines.