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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

tiques ne sortent jamais d’un très-petit nombre de couleurs, invariablement les mêmes.

En raison de son prix élevé, le maroquin ne peut être employé que pour les reliures soignées, par conséquent coûteuses. C’est en vue des reliures communes ou mi-communes qu’on a imaginé les moutons maroquinés. Ces peaux se travaillent de la même manière que celles de chèvre, et, quand elles ont été préparées par des ouvriers habiles, elles imitent assez bien ces dernières. Après les avoir teints, on les imprime quelquefois sur chair pour simuler le velours.

Les moutons dédoublés, ou sciés, ne sont autre chose que des moutons maroquinés, divisés dans leur épaisseur. Cette opération s’effectue avec des machines spéciales, dites à refendre. On obtient ainsi deux peaux d’une seule, quelquefois même trois. Chacune de ces peaux est nécessairement d’une extrême minceur, mais, comme elle coûte fort peu de chose, elle peut servir pour les reliures à bon marché.

§ 4. — cuir de russie.

Sous le nom de cuir de Russie, on désigne un cuir qui joint à une odeur particulière, assez agréable, la triple propriété d’être imperméable, de ne pas moisir dans les lieux humides et de repousser les insectes ; on lui donne ce nom parce que, jusqu’à présent, il a été presque exclusivement fabriqué en Russie. On l’appelle aussi cuir de roussi, parce qu’il est le plus souvent teint en rouge roussâtre, mais rien n’empêche de lui donner d’autres couleurs.

En raison des propriétés qui viennent d’être énumérées, on choisit souvent le cuir de Russie pour les reliures de bibliothèque et, en général ; pour les livres dont on veut assurer plus particulièrement la