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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

simplement du papier ordinaire non collé qui a été soumis à l’action de l’acide sulfurique ou à celle d’une solution de chlorure de zinc. On emploie le plus souvent l’acide sulfurique. On le choisit concentré et l’on y ajoute de l’eau pure dans la proportion de 125 grammes pour 1,000 grammes d’acide, après quoi l’on y trempe le papier de telle sorte qu’il soit également mouillé des deux côtés. La durée de l’immersion varie suivant l’épaisseur du papier ; elle est d’autant plus longue que celui-ci est plus épais ; dans tous les cas, elle ne doit pas être inférieure à 5 secondes ni supérieure à 20 secondes. Quand le papier a été extrait du bain, on le lave à l’eau froide, et à plusieurs reprises, afin de le débarrasser de toutes les parties d’acide qu’il a pu retenir. Il n’y a plus alors qu’à le faire sécher très-lentement, et l’on obtient ce résultat en le plaçant entre deux pièces de flanelle ou entre plusieurs feuilles de buvard, et posant sur le tout une planche chargée de poids.

Quand le parchemin végétal a été préparé avec tous les soins convenables, il a la couleur, la translucidité, la solidité du parchemin ordinaire, ou parchemin animal, et il peut le remplacer dans toutes ses applications usuelles ; il peut même en recevoir d’autres, auxquelles ce dernier serait impropre.

§ 2. — l’ivoire.

On sait que l’ivoire du commerce est la matière blanche et excessivement dure qui constitue les dents de certains animaux terrestres ou marins, tels que l’Eléphant, l’Hippopotame, le Cachalot, le Morse, le Narval, etc. Celui qu’emploie le relieur est exclusivement fourni par les deux grosses dents, ou défenses, qui, partant de la mâchoire supérieure de l’Eléphant,