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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

comme on l’a dit improprement, mais à en extraire des feuilles d’une longueur véritablement surprenante. Ainsi, par exemple, nous nous rappelons avoir vu, à l’exposition de Paris, en 1855, une feuille de ce genre qui n’avait pas moins de 2 mètres de long sur 66 centimètres de largeur. Comme ces feuilles sont peu épaisses et très-légères, elles donnent le moyen de mettre à la portée des personnes peu aisées des reliures habituellement assez chères. Cela est infiniment préférable à l’usage, adopté par certains éditeurs, de faire relier les livres de mariage ou de première communion, à bon marché, avec des planchettes de houx ou de quelqu’autre bois analogue, recouvertes d’un vernis qui leur communique une fausse apparence de l’ivoire.


Quelques mots maintenant sur le blanchiment de l’ivoire jauni. Beaucoup de procédés ont été indiqués pour cela ; mais aucun ne produit des résultats tout à fait satisfaisants, il y en a même dans le nombre dont il faudrait se garder de se servir. En voici un cependant qui, sans être parfait, n’a du moins aucun inconvénient. Il consiste à brosser l’objet d’ivoire avec de la pierre ponce calcinée, réduite en poudre impalpable et délayée dans de l’eau, puis à le renfermer, encore humide, sous une cloche de verre que l’on expose à l’action directe du soleil, pendant plusieurs jours. Au bout d’un certain temps, l’ivoire a repris sa première blancheur et, malgré la chaleur élevée à laquelle il a été soumis pendant son exposition, il est rare qu’il s’y soit produit quelque gerçure.

D’après le chimiste Cloez, on blanchit compléte-