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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

ment l’ivoire jauni, et d’une manière beaucoup plus prompte, en le mettant dans une caisse vitrée contenant de l’essence de citron ou de l’essence de térébenthine. Il faut avoir soin que les objets ne touchent pas l’essence, et l’on obtient ce résultat en le posant sur un ou plusieurs petits supports en zinc ; sans cette précaution, ils ne manqueraient pas d’être plus ou moins détériorés. Si l’on opère au soleil, trois ou quatre jours suffisent pour que l’ivoire devienne d’une blancheur éblouissante. Si c’est à l’ombre, la durée de l’exposition doit être un peu plus longue.

§ 3. — l’écaille.

On sait que le corps de la plupart des tortues est enfermé dans une espèce de cuirasse et que, comme les coquilles à nacre, cette cuirasse se compose de deux parties bien distinctes, l’une externe, l’autre interne. C’est la partie externe qui constitue l’écaille ; elle recouvre l’autre sous forme de plaques.

Quand une cuirasse est complète, ce qui n’a jamais lieu chez certaines espèces, elle présente deux pièces principales : la carapace, qui protège le dos, et le plastron, qui couvre la poitrine et le ventre, lesquelles sont réunies ordinairement par des pièces latérales qu’on appelle sertissures ou onglons.

La carapace comprend 18 plaques qui tantôt se joignent bord à bord, tantôt se recouvrent légèrement comme les tuiles d’un toit, mais toujours sont soudées et rigides. Le plastron n’en contient que 9 qui, à l’exception d’une seule, sont soudées entre elles ou bien articulées. Leur épaisseur, rarement inférieure à 5 millimètres, dépasse quelquefois 30 centimètres. Quant à leurs autres dimensions, elles varient suivant la taille des Tortues qui, à peine grandes par-