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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/103

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d’épouvante, Babet ne pousse pas un cri, ne tente pas un mouvement ; elle se sent mourir. Un coup de sifflet prolongé se fait entendre au dehors ; les deux hommes s’enfuient précipitamment par le petit cabinet. Madame de Normont ne bouge pas ; tout son sang a reflué au cœur ; elle est sans forces ; mais sa pensée est très lucide ; elle craint que les bandits reparaissent. Pourtant, après un long moment, elle sort du lit, se traîne jusqu’à la porte ; la porte est fermée à clef ; la clef n’est pas sur la serrure ! Elle va, chancelante, à la fenêtre, qu’elle ouvre, revient à son lit, enlève l’un des draps dont elle va se servir comme d’une corde pour descendre dans le jardin ; mais elle tremble si fort que le drap échappe de ses mains, tandis qu’elle essaie de le nouer à la barre d’appui. Alors elle songe aux pistolets qu’on lui a remis la veille et se dirige vers le cabinet, cherche à tâtons, trouve les deux armes dont elle s’empare et, comme elle est sur le point de passer la porte pour revenir à sa chambre, elle se heurte à l’un des