Aller au contenu

Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hommes, accroupi, immobile, dans un angle. Folle de peur, elle tire au hasard. Nul ne bouge dans la maison : serait-elle la seule qui restât vivante ? Éperdue, elle décharge le second pistolet par la fenêtre. Rien ne répond. Babet se jette sur la porte, qu’elle bat à coups de poing, à coups de genoux… Un bruit de pas dans l’escalier : c’est Véronique qui descend de sa chambre, s’arrête sur le palier et demande à travers la porte ce qu’il y a. — « On m’a enfermée et volée… Les hommes noirs ! Ils sont là ! Une échelle ! Qu’on apporte une échelle pour que je fuie par la fenêtre. » La cuisinière court chez madame de Mellertz, au rez-de-chaussée ; elle la trouve éveillée, assise sur son lit. La vieille dame gémit : — « Ses hallucinations la reprennent ! Elle a sa crise ! » Cependant elle monte l’escalier, parlemente avec Babet qui réclame à grands cris une échelle. Toute la maison maintenant est en rumeur : la fille du jardinier, la femme Dif, s’est levée ; madame de Mellertz lui explique qu’un cauchemar a troublé le