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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/107

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Le comte s’attristait seulement de la disparition de ses 6.000 francs que les mystérieux voleurs avaient dénichés sur la planche supérieure du placard. Ce détail, qui le touchait fort, n’était pas pour le convaincre de la réalité du vol. Influencé par madame de Mellertz, il songeait que Babet avait bien pu découvrir la cachette où il plaçait ses économies ; pour se les approprier afin d’en faire bénéficier son père et ne pas attirer sur elle-même les soupçons, elle avait usé de ruse et simulé une scène de pillage, dont Leverd, après tout, doué d’une imagination de dramaturge, était capable d’établir le scénario.

Cette version expliquerait, il faut le dire, certaines invraisemblances. Paraît-il admissible, en effet, que les bandits aient commis l’imprudence d’annoncer en quelque sorte leur visite en brisant une vitre, la veille, en plein jour ? Cette inutile bévue ne pouvait que les compromettre, car il était de toute probabilité que le carreau serait remplacé dans la journée même. Comment ont-ils découvert