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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/136

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qu’elle nourrit, la continuité de ces tribulations, madame de Normont conjure une fois de plus son mari de prendre sa défense : pourquoi ne vivraient-ils pas séparés de madame de Mellertz et de ses servantes ? Elle ne cherche pas une rupture, mais demande seulement de faire ménage à part, d’élever sa fille sans trembler toujours. Normont hausse les épaules et part pour le Nord, laissant sa femme en proie à ses persécuteurs. Alors ce sont des querelles quotidiennes, d’acerbes débats pour le moindre motif, des bouderies, des cris, des plaintes, des colères, des invectives. Une nuit, Babet est réveillée par un bruit sourd qui se prolonge à sa porte ; Sophie, couchée dans la même chambre, prend peur ; les deux femmes, très émues, ont saisi la petite Caroline, prêtes à s’enfuir avec elle. Le bruit cesse ; mais cette alerte a si fort troublé la craintive maman que son lait se tarit. Le médecin de Choisy, M. Azémar, appelé le lendemain, déclare qu’il faut sevrer l’enfant, — à sept mois. Désespérée, Babet s’y