chère petite fille, résolut de ne faire prendre à celle-ci rien qu’elle n’eût préparé de ses mains, dans sa chambre, avec le seul concours de sa fidèle Sophie. Il était trop tard. Caroline mourut le 19 mars, tordue dans de violentes convulsions et, cette fois, on put croire que la mère perdait réellement la raison. Son désespoir eut arraché des larmes aux plus indifférents, et c’est dans le moment de sa plus grande douleur que sa tante et Normont lui annoncèrent l’heureuse nouvelle du retour de Julie, enfin guérie de sa « fièvre inflammatoire ». Tout ce que les sanglots de Babet purent obtenir c’est que l’odieuse fille ne reparût qu’après l’enterrement de Caroline. Quand on revint du cimetière, elle était là, triomphante, accueillie par Normont et la Mellertz, par Véronique et Dominique, avec des témoignages de satisfaction et de joie qui convertirent indécemment la fin de ce jour funèbre en une fête de famille.
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