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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/144

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Ses douleurs s’aggravèrent. Le docteur Asselin, l’accoucheur Hallé, le docteur Azémar, venu de Choisy, lui donnèrent des soins empressés, mais inutiles : l’accident redouté se produisit le 8 juillet et, durant neuf jours, Babet fut à la mort. Tandis qu’elle agonisait, madame de Mellertz, là-bas, à sa terre de Dourlers, jouait à la grande dame et se pavanait parmi la noble société du pays. Ni elle ni Normont, que Leverd tenait cependant presque quotidiennement au courant de la santé de Babet et de l’inquiétude des médecins, ne hâtèrent cependant leur retour. On a supposé que la Mellertz, rougissant de son origine et honteuse de produire sa nièce chez les châtelains du Nord, au rang desquels elle était parvenue à se hisser, avait imaginé de « l’indisposer » à la veille du départ, sans prévoir les conséquences désastreuses de ce subterfuge. Pour les Leverd, l’intention criminelle ne faisait pas doute : la même main qui avait tué Caroline causait à Babet la déception qui la privait d’une nouvelle maternité,