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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/145

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et si l’on ne désignait pas l’assassin, c’est qu’on hésitait entre l’odieuse tante, l’ambitieuse Julie et la sournoise Véronique. Le médecin Azémar lui-même faisait part de ses soupçons à certaines personnes de Choisy : — « La petite Caroline de Normont est morte empoisonnée, disait-il ; si elle était décédée à Choisy, j’aurais exigé l’ouverture du corps. » Même, quelqu’un ayant insinué que Normont devait divorcer afin d’épouser Julie, le médecin ajouta : — « Je serais bien fâché que madame de Normont refusât le divorce, car, dans ce cas, elle ne vivrait pas longtemps. »

On comprend dès lors quelles étaient les transes de Babet quand, enfin remise, elle reprit, après tant et de si rudes assauts, la vie commune, au retour des voyageurs. Dès le premier repas, elle vomit encore et perdit connaissance ; ses alarmes recommencèrent. Sous prétexte de manque d’appétit, elle n’acceptait plus, à table, que des fruits ou des pâtisseries achetées au dehors ; mais elle ne put prolonger ce régime et se risqua à