composant toutes les ressources de madame de Normont, et le petit coffret où elle déposait les lettres de son mari et autres papiers intimes. Obéissant à quelque secret pressentiment, elle en avait retiré, peu de jours auparavant, pour les remettre à son père, l’acte de naissance de l’enfant de Julie et la lettre anonyme, grosse de menaces, qui l’avait accueillie lors de son arrivée à Choisy.
Tandis que le juge de paix procédait à ces investigations, le gendarme, posté depuis le matin en surveillance à la porte de la maison, l’avisa qu’un homme du pays demandait à être entendu. C’était un certain Perrault, compagnon charpentier. En se rendant, ce matin-là, vers cinq heures et demie, à son travail, il avait aperçu, « sur un petit tas d’ordures, dans le ruisseau, sous la fenêtre de la chambre où couchait Toutin », une enveloppe à demi déchirée contenant deux papiers : une lettre grossièrement écrite, et une seconde enveloppe cachetée à l’adresse de M. le préfet de police. Perrault, persuadé que c’était là un « poisson d’avril »