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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/188

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déposé par quelque farceur, avait mis le tout dans sa poche dans l’intention « de donner ça à son gamin ». Mais ayant entendu parler dans le village de l’assassinat de la comtesse de Normont, il croyait utile de déposer ces papiers entre les mains de M. le juge de paix. Le premier billet était ainsi conçu :


Ne crains rien, tout le monde accusera la tante ; on l’arrêtera ; la révolution la fera mourir ; c’est notre seule ressource ; car si madame de Normont avait voulu, la tante était pour elle et tous les jours je tremble que le mari ne ramène sa femme ; tu vois donc bien qu’il faut sa mort. Plus de femme, plus d’enfant, plus de tante, plus de contrainte… et pour lors nous recevrons le prix de (ici une déchirure ; on lisait au verso :) … que c’est elle qui est coupable ; la méchanceté qu’elle montre contre sa nièce nous sauve de tout soupçon ; elle sera notre seconde victime. La seule crainte qui me tourmente un peu est que tu tardes trop à t’introduire, que le mari la rencontre encore, qu’ils se raccommodent, qu’elle devienne mère. Ô rage ! Si cela arrive, j’ai juré ta mort et celle de ton enfant. La femme Normont ne sera pas oubliée. Je quitte la plume pour déjeuner. Amour, courage, mon cœur pour récompense. {{brn|