par un individu embauché à cet effet et qui assuma cette tâche périlleuse, soit contraint par quelque menace, soit alléché par l’appât d’une importante récompense.
Il s’agissait de découvrir ce comparse.
La police fut avisée que le comte de Normont s’occupait, en vue de poursuites éventuelles, à enrôler des témoins favorables ; il employait à cette besogne un particulier qui, sans vergogne comme sans malice, se présentait chez des gens de Choisy, porteur de fines bouteilles et de victuailles dont il les régalait pour, après bombance, les inviter à déclarer que madame de Normont était folle, qu’elle s’était empoisonnée elle-même afin « d’embêter » sa tante et son mari, lesquels se montraient disposés à payer généreusement des dépositions dans ce sens. C’était exactement le thème des deux écrits anonymes trouvés, le 1er avril au matin, devant la grande porte de la maison du crime. On se rappelle que l’un de ces écrits, adressé au Préfet de police, contenait cette phrase : — Ne voyez-vous pas qu’elle s’est empoisonnée