elle-même parce que ses remords la tourmentent ? L’assassin avait jeté là ce papier afin que l’on ne manquât pas de l’y découvrir, et dans l’espoir un peu naïf d’imposer aux magistrats la croyance à la version du suicide. Par mégarde, le coupable avait laissé tomber en même temps de sa poche une autre lettre, anonyme également, et à lui-même adressée par une femme qui l’incitait à commettre le crime, le menaçant de mort s’il s’y refusait, et, au cas qu’il obéît, lui promettant son cœur pour récompense. Le juge d’instruction examina ces deux papiers. Couverts de caractères grossièrement et péniblement tracés, ils émanaient indubitablement d’une personne illettrée, sachant à peine écrire. Madame de Normont, à qui on les présenta, resta perplexe ; mais Sophie, sa servante, affirma au premier regard que ces deux lettres étaient de Julie. Les experts officiels consultés se rangèrent unanimement à cette opinion.
Ce point acquis, il devenait facile de deviner le destinataire du second billet : — la