Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/208

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de son argumentation : — Un empoisonnement par violence ? Voilà qui est nouveau et étrange. On empoisonne pour ne pas violenter : l’assassin qui se décide à employer la violence et à se montrer, dispose de moyens plus faciles et plus sûrs que le poison : un lacet, un oreiller, un poignard… D’ailleurs, pourquoi madame de Mellertz ferait-elle périr sa nièce ? Pour permettre à Normont d’épouser Julie ? Mais elle se donnerait ainsi une rivale plus redoutable que la première. Quoi qu’il en soit, voilà le crime longuement perpétré ; tout a été prévu ; pour s’assurer un alibi incontestable, les conjurés ont expédié Babet à Choisy où elle va être empoisonnée. Et l’on fait choix, pour l’exécution, du plus maladroit des agents !

C’est, en effet, au cours de la journée du 31 mars que l’inconnu pénètre dans la maison, sans être aperçu ni de Toutin, le jardinier, ni de madame Toutin, ni de leur nièce, ni de Sophie, ni de personne ; le chien même n’a pas aboyé. Ayant échappé à tous ces