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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/209

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dangers, l’assassin se cache dans le grenier en attendant la nuit propice à l’accomplissement de sa criminelle mission, et là, en sûreté, il circule sans précautions, et signale sa présence par le bruit de ses gros souliers, si lourdement qu’on l’entend, à travers deux étages, jusqu’au rez-de-chaussée ! Imprudence d’autant plus invraisemblable qu’il a soin de porter sur lui la lettre par laquelle on lui ordonne d’assassiner la comtesse, de sorte que, s’il est découvert, il ne lui restera même pas la ressource de pallier d’un prétexte son introduction furtive dans la maison ! Minuit a sonné ; l’homme descend du grenier, entre dans la chambre de madame de Normont, la réveille ; elle ne crie pas ! Il la roule dans ses couchages et l’emporte, ainsi emmaillotée, dans le salon voisin ; elle est grande et forte ; il est petit et frêle ; n’importe ! Il la prend dans ses bras et, avec elle, les draps, les couvertures, les oreillers ; car on ne peut pas supposer qu’il ait transporté la femme d’abord et soit ensuite retourné dans la chambre à coucher